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Mort de Jean d’Artigues, pèlerin du documentaire « Lourdes »
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« Pour moi, Noël est la promesse que la vie l’emporte sur tout le reste ». Ces mots de Jean d’Artigues, dans un entretien accordé à La Croix, à Noël 2019, résonnent d’une force particulière, presque troublante. Car c’est au cœur de la nuit de Noël 2020, un an après ce témoignage de foi, qu’il est mort, « parti paisiblement », selon les mots de son épouse, après un combat de neuf ans contre la maladie de Charcot. « Amour et foi l’ont animé jusqu’au bout », livre sa femme Laurence, sur les derniers instants de son mari.« Mon corps m’a entraîné vers un mode de vie radicalement nouveau »Ce chef d’entreprise est tombé malade à 47 ans. À l’époque, cet homme d’1,97 m vient tout juste de s’installer à Vannes pour lancer une entreprise de conseil en communication. Marié, père de quatre enfants, il ressent les premiers symptômes de son mal, un mois seulement après son déménagement. Peu après les premières douleurs, le diagnostic tombe : il est atteint d’une maladie incurable, une sclérose latérale amyotrophique, autrement appelée la maladie de Charcot. « Au moment où je l’ai appris, j’ai été pris de tournis. Allongé sur mon lit, à l’hôpital, ça a duré dix minutes, et puis ça a arrêté de tourner. J’ai soudain été habité par une force intérieure qui ne m’appartenait pas », a-t-il raconté à l’hebdomadaire Pèlerin, en 2017.Rapidement après le diagnostic de cette maladie orpheline, une évidence s’impose à lui. « Mon corps m’entraînait vers un mode de vie radicalement nouveau, qu’est-ce que j’allais faire de cette situation ? Il fallait que je trouve la bonne façon de vivre pleinement, à cause ou plutôt grâce à ce qui m’arrivait », expliquait-il à La Croix, en 2019. Au fur et à mesure de la progression du mal, Jean d’Artigues, a perdu l’usage des ses jambes et de ses bras, vivant les dernières années sous ventilation artificielle quasiment jour et nuit, allongé quinze à seize heures sur 24 heures.« Tous les jours, dans ma vie, j’assiste à des petits miracles »Déterminé, il multiplie les projets pendant ses années de maladie : une traversée de l’Atlantique à la voile, l’écriture de livres, l’organisation de conférences… Veuf, Jean d’Artigues s’est même remarié en 2017. « Tous les jours, dans ma vie, j’assiste à des petits miracles : une personne, une idée, une info… Regardez, mon remariage avec Laurence, c’était tellement improbable », s’exclamait-il dans un entretien à nos confrères de Pèlerin.À travers ses activités, un fil rouge : témoigner de la possibilité d’une vie pleine et joyeuse, quand tout semble perdu et sombre aux yeux du monde. Pour mener à bien tous ses projets, Jean d’Artigues pouvait s’appuyer de la force qu’il puisait en sa foi catholique. « Avant ma maladie, je n’étais pas vraiment pratiquant. Je croyais en Dieu mais je n’avais pas fait d’expérience forte de sa présence. Depuis que j’ai ressenti cette paix, je ne me suis jamais senti abandonné. J’ai vécu une expérience physique venue d’ailleurs. Qui m’a sauvé, tout simplement. »« La grâce de sa maladie », il l’a notamment partagée dans le documentaire Lourdes, vu par plus de 100 000 spectateurs au cinéma. Sorti en 2019 en salles, le film racontait le parcours spirituel plusieurs pèlerins éprouvés, dont celui de Jean d’Artigues. Se sachant condamné, le père de famille confiait, pudique devant les caméras, ne pas oser demander un miracle pour sa guérison.« La maladie est une aventure extrême »Son attitude face à la maladie et la souffrance a impressionné les spectateurs et ceux qui l’ont côtoyé. « La maladie est une aventure extrême, parce qu’il faut tout accepter, tout donner, y compris et surtout ce qu’on n’a pas envie de lâcher », expliquait-il à La Croix. Le coup d’arrêt donné par mon corps a été l’occasion de découvrir une dimension de la vie humaine que j’ignorais. Grâce à cette expérience, j’ai appris à contempler des réalités que je n’avais pas pris le temps de voir. Dans mes relations avec les autres, je suis passé d’un état de toute-puissance à un état de faiblesse. »L’année dernière, il confiait être conscient d’approcher du dernier stade de son existence. « Aujourd’hui, les désordres organiques s’installent et prennent le dessus. J’arrive à un tel état de faiblesse qu’il n’y a plus que l’amour et la douceur », soufflait-il à La Croix. « La mort sera une libération plus qu’une inquiétude : l’après ne peut être que mieux par rapport à ce que j’endure. Ma confiance est totale. C’est la promesse d’une consolation de tous les maux qui m’assaillent. » Ses obsèques auront lieu lundi 28 décembre, à la paroisse Notre-Dame de Lourdes. « Ni fleurs, ni couronnes, mais si vous le voulez bien, des dons à l’Association pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique dont Jean d’Artigues était le vice-président », précise sa famille.
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